Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Annick Germain, travailleuse sociale

Annick, quel chemin t’a amenée à vouloir étudier en travail social ?

Je travaillais comme technicienne en éducation spécialisée à accompagner des étudiants autistes dans le milieu scolaire et j’ai eu une opportunité d’emploi pour remplacer un collègue, technicien en travail social. Je suis tombée sous le charme de cette discipline qui a à cœur l’accompagnement de la personne selon ses besoins, tout en tenant compte de son environnement social et de l’impact de ce milieu sur la personne. J’ai alors compris que je ne pouvais travailler à aider une personne à mieux s’intégrer dans son milieu, sans tenir compte de tous les aspects de l’environnement qui ont ou qui peuvent avoir un impact sur la personne. Par exemple : une situation de handicap telle la douleur chronique, l’exclusion sociale, l’identité de genre, la perte d’emploi, les conflits familiaux, les troubles de santé mentale, le logement, l’éducation. J’ai donc dirigé mes études universitaires vers le travail social. Par la suite, j’ai poursuivi mes études en santé mentale et plus récemment en gestion de la douleur chronique.

Le travail social c’est cela, une discipline qui promeut le changement et le développement social en favorisant un pouvoir d’agir pour les personnes. Il encourage les personnes à relever des défis de la vie quotidienne afin d’améliorer leur qualité de vie et leur bien-être dans leur milieu. 

Quel livre t’a marquée au point d’être un point décisif dans ta vie ?

Je lis beaucoup, surtout des livres de croissance personnelle ou d’intervention. J’aime également à lire des romans québécois et m’inspirer de ma culture. L’an dernier, j’ai lu un livre qui a changé ma vie, Le Pace du bonheur de Nathalie Bisson et Mylène Moisan. C’est un récit autobiographique où la narratrice, Nathalie Bisson, nous partage son vécu avec une maladie dégénérative, la polyarthrite rhumatoïde. Elle met l’accent sur la qualité de vie qu’elle a retrouvée depuis qu’elle respecte son rythme personnel, son pace du bonheur. Cette lecture m’a motivée à trouver mon rythme et m’a mené à poursuivre ma pratique du travail social en pratique privée à la Clinique Hévéa, afin de respecter mes besoins et permettre une meilleure conciliation travail – choix de vie.

Qu’est-ce qu’on ignore de toi et qui pourrait nous surprendre ?

Depuis toute jeune, je me passionne pour les langues anciennes. J’ai longtemps voulu devenir professeure de latin ou de grec ancien. Ce qui me passionne de cette étude est l’aspect étymologique, c’est-à-dire de trouver les racines, l’origine et le sens des mots. Il y a un aspect social dans l’étude des langues, puisque celles-ci s’inscrivent dans un contexte socioculturel précis. Il en va de même avec l’accompagnement des personnes en travail social, je m’intéresse à ce qui donne un sens à leur vie et je cherche à comprendre l’origine de leur problématique ou situation dysfonctionnelle au sein de leur réalité psychosociale.

Quelle activité te permet de te ressourcer, d’oublier tes soucis et de repartir vers l’avant ?

Sans hésitation, la marche en forêt ! Elle se pratique seule ou avec des ami.es., beau temps ou mauvais temps, en toute saison et avec très peu d’équipement. De plus, l’hiver j’y marche en raquettes. La marche me permet de me donner le temps, d’y aller à mon rythme et de m’oxygéner au contact des arbres et de la végétation, c’est le principe du Shinrin Yoku. De plus, au printemps et en été, j’apporte pochette et ciseaux et je cueille différentes plantes indigènes qui sont des trésors cachés des forêts québécoises. J’aime les promenades tôt le matin, afin de prendre le pouls de mon baromètre intérieur. J’y fais également de la méditation pleine conscience, en étant présente à moi, à mes émotions et mes pensées. Cette prise de conscience me permet de m’ancrer dans le moment présent et avec le sourire !

Dans un futur proche ou éloigné, y a-t-il un objectif que tu aimerais atteindre ? 

Développer davantage ma pratique du travail social et offrir des formations ou conférences sur des sujets que j’affectionne particulièrement dont la gestion des douleurs chroniques, mieux vivre avec l’anxiété et l’inclusion des personnes en situation de handicap. Cette passion de l’enseignement est bien présente et fait partie de moi jusque dans ma pratique professionnelle !

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